Article de fond

La résilience, condition sine qua non de la durabilité

Date de publication : 09 avril 2024


 

Pour prospérer, il faut anticiper ; c’est pourquoi le développement durable est aujourd’hui sur toutes les lèvres.

En 1987, la Commission Brundtland des Nations Unies définissait le développement durable comme « un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs. » [1] En 2016, l’ONU toujours identifiait 17 objectifs de développement durable, qui portent notamment sur l’alimentation, l’eau, la santé, l’éducation, l’égalité, la croissance économique et la lutte contre le changement climatique. [2] Fort bien, mais le terme prend une acception si large qu’il en perd son sens dans une certaine mesure, ce qui ouvre la porte à des attaques contre des initiatives par ailleurs tout à fait louables.

Retour aux sources

Le terme développement durable est devenu une expression quasi fourre-tout qui peut recouvrir (ou exclure) des réalités très différentes. Dans une perspective de prévention et de protection, FM voit la résilience comme la colonne vertébrale du développement durable. La résilience se définit comme la capacité à ne pas être affecté par une perturbation ou à s’en remettre rapidement.

Examinons un exemple concret : l’antenne américaine de l’ONG Green Building Council qualifie le LEED (Leadership in Energy and Environmental Design), son système d’évaluation de bâtiments à haute qualité environnementale, de « symbole du développement durable reconnu à l’international ». D’autres systèmes d’évaluation ont été créés dans le monde pour distinguer les constructions tendant vers la neutralité carbone. Mais comme l’a montré Politico dans un dossier spécial, des centaines de bâtiments certifiés LEED sont très fortement exposés aux inondations, le risque naturel le plus coûteux. Autrement dit, s’ils peuvent être considérés comme durables sur la base d’une définition restrictive du terme, ils ne sont à l’évidence pas résilients.

Une construction, entreprise ou communauté ne peut être considérée comme durable si une catastrophe naturelle peut la dévaster. Dans son étude « Impact du changement climatique sur l’assurance à l’horizon 2050 », France Assureurs estime que les demandes d’indemnisation liées aux aléas naturels pourraient atteindre 143 milliards d’euros cumulés sur la période 2020-2050, ce qui représente une augmentation de 93 % (69 milliards d’euros) par rapport à la période 1989-2019. Pour les entreprises, outre les coûts de reconstruction, ce type d’événement peut avoir de lourdes conséquences en termes d’activité ou de part de marché, d’opportunités de croissance et de confiance des salarié·es et des investisseurs.

Les limites des technologies vertes

Présentées comme durables, les technologies vertes n’en ont pas moins une empreinte carbone.

Les panneaux solaires sont vulnérables au vent et aux incendies électriques, et favorisent l’accumulation de la neige sur les toitures. Les toitures vertes, lorsqu’elles sont saturées d’eau, peuvent représenter un risque structurel majeur. Des revêtements de façade choisis pour leurs performances énergétiques peuvent s’avérer combustibles, comme l’a montré l’incendie qui a ravagé la Tour Grenfell à Londres en 2017. Une éolienne peut s’effondrer en cas de vent violent ou prendre feu si elle est touchée par un éclair. Or les incendies sont sources de pollution, et tous ces scénarios de sinistre entraînent des opérations de nettoyage et de reconstruction qui produisent du carbone et requièrent des matériaux et équipements dont la production a également généré du carbone.

Adapter pour renforcer la résilience

Le secteur de l’immobilier est particulièrement exposé aux risques de dommages matériels associés au changement climatique. Les bâtiments existants vont devoir faire face à un climat différent, plus instable, marqué par des événements météorologiques extrêmes qui n’étaient probablement pas une préoccupation à l’époque de leur construction. [3]

L’augmentation de la gravité et de la fréquence des phénomènes climatiques va de plus en plus faire peser le coût de la non-adaptation sur le secteur de l’immobilier. Pour limiter les futurs coûts, qu’il s’agisse des coûts liés aux assurances ou des coûts liés à une reconstruction après sinistre, il est crucial d’adapter le parc immobilier existant dès aujourd’hui. D’autant que reconstruire est souvent plus onéreux qu’anticiper en adaptant, et fait gonfler les émissions de carbone.

Pour renforcer la résilience des bâtiments face au changement climatique, il est impératif d’identifier les mesures d’adaptation pertinentes en fonction du type de construction et de son emplacement.

La prochaine fois que vous entendrez le mot durable dans une conversation, posez cette question clé : « Durable de quelle manière ? » Si on ne vous parle pas de résilience, il y a de fortes chances que son utilisation soit inappropriée.


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